Souffles enlacés

Souffles enlacés (œuvre composée à Tunis durant la résidence Villa Salammbô) s’inspire de gestes, techniques et phénomènes acoustiques spécifiques que l’on peut  « deviner » (sans forcément les percevoir) chez le joueur de Nay : sifflements de fins de phases, sons aux lisières du silence et de l’air, air s’échappant de la bouche et des diverses parties de l’instrument, etc.

Ce matériau forme une matière sonore qui est développée à travers différents procédés de répétition et improvisation guidée ou libre (notamment sur la base de la respiration) dans le premier mouvement, permettant à l'interprète-improvisateur de s'exprimer librement. Le second mouvement explore la parenté de couleur entre certains modes arabes (maqâms) et échelles musicales occidentales classiques et contemporaines.

Des procédés issus de techniques classiques et contemporaines inexistantes dans la pratique traditionnelle du Nay (roulements de langue, utilisation de la voix, sons sifflés, etc.) créent un  discours musical original et donnent des résultats riches, parfois surprenants (perte de contrôle dans l’octave grave, phénomènes acoustiques et bruits résultants, souffles divers de grain et timbre complexe). Sur cette base, l’improvisation est intégrée selon trois procédés (boucle/répétition, jeu sur éléments donnés, improvisation libre) et génère un matériau de variations multiples, tantôt libres, tantôt contrôlées.

Cette œuvre est le fruit d'une collaboration avec Hichem Badrani, Nayiste, chercheur et professeur à l'institut supérieur de musique de Tunis.

https://soundcloud.com/martin-loridan/deux-souffles-enlaces