silent_data_corrupt
ISMN : 979-0-2325-1306-5
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Cette pièce a été écrite dans le cadre du Cursus de composition et informatique musicale de l'Ircam, et créée par Nikita Zimin en avril 2014 à l'Espace de Projection de (Ircam - Centre Pompidou).
‘Silent data corrupt’ est la plus sournoise des erreurs de mémoire.
Celle qui passe inaperçue, et ne peut être détectée par le système.
Corruption silencieuse.
Vibrations sonores, radiations cosmiques, toutes sortes de phénomènes peuvent engendre ce type d'erreurs. Une étude du CERN (accélérateur de particules de Genève) concernant près de 97000 terabytes de données expérimentales, a montré que plus de 120 gigabytes étaient corrompus de manière permanente. Quantité infinitésimale en apparence, qui peut néanmoins devenir fatale, car ces mémoires numériques sont devenues en quelques décennies le support de notre mémoire universelle.
Les données sont devenues vitales pour nous, car elles sont une extension de nous-même,
comme le bras mécanique du cyborg.
Plus nous savons, plus nous conservons, plus nous oublions.
Sans mémoire de travail, sans activation critique et subjective, la mémoire à long terme devient indifférente, mémoire morte. Une perte irréversible en passerait presque inaperçue.
Ce sont ces types de questions qui ont inspiré l'écriture de cette pièce pour saxophone et électronique.
Naviguant entre improvisation dirigée et écriture stricte, la partition constitue un vocabulaire dont le musicien doit s'imprégner progressivement pour pouvoir investir les espaces de liberté qui lui sont proposés…
La forme de la pièce reprend la métaphore décrite précédemment, à savoir : l'accumulation désespérée et compulsive d'informations. Jusqu'au débordement. Jusqu'à la nausée. Jusqu'à l'overdose.
Une direction familière, un équilibre fragile, menant irrémédiablement à la rupture.
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