MER AMÈRE
ISMN : 979-0-2325-6332-9
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Mer Amère
pour orchestre
Nous restons les poings fermés, sans pouvoir les ouvrir pour recueillir. Je regarde la mer ce soir : une étendue plate comme un tapis. On ne peut pas couler sans vagues. C’est une insulte à la mer que de se noyer quand elle est calme, quand il n’existe aucune force de la nature adverse, à part la nôtre. Nous sommes les poings fermés.
Erri de Luca
Mer Amère fait partie d’un triptyque symphonique qui s’inspire de la mer en tant que lieu d’histoire. Elle constitue son deuxième volet qui se réfère à la Méditerranée et plus particulièrement à l’odyssée contemporaine des migrants qui essaient de gagner le continent européen.
Mer lumineuse et accueillante, mais aussi tombe de tant de personnes anonymes, la Méditerranée est devenue ces dernières années un mur où se heurtent violemment les déséquilibres du monde.
L’envie de travailler sur cette opposition si forte, m’a conduit à imaginer une forme dans laquelle se confrontent les musiques savantes avec les musiques populaires, l’oralité et l’écriture, les traditions avec les projections sonores de notre temps..
J’ai essayé de réunir des temps et des espaces différents pour aboutir à une musique qui est le miroir de la Méditerannée et de son histoire multiple, contrastée et tragique à la fois.
La pièce s’articule autour de trois visions successives de la mer :
La première est la vision Debussyste, une vision où les vagues, les couleurs, les reflets, trouvent des traductions sonores et musicales.
La deuxième, est une vision de la mer comme théâtre de la tragédie humaine, terrain de lutte désespérée pour la survie. <
La troisième vision concerne la mer comme paysage étrange qui raconte silencieusement l’histoire des personnes qui ont péri.
La forme de l’oeuvre suit ce parcours qui commence par une contemplation-rêverie pour finir avec une contemplation sombre, chargée d’images tragiques et de mémoires douloureuses.
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