Sommeil Paradoxal
ISMN : 979-0-2325-4631-5
- Identifiez-vous pour créer une liste
En 1937, grâce à l’invention récente de l’électroencéphalogramme (EEG), A. L. Loomis a détecté les états comportementaux du sommeil durant une nuit entière, puis a catégorisé et défini chacun d’entre eux: l’éveil, N1-N2 (“sommeil lent léger,” ou sommeil non-paradoxal), N3-N4 (“sommeil lent profond,” non-paradoxal), et le sommeil paradoxal.
Ces phases du sommeil agissent comme métaphores de la mise en forme formelle, structurelle, harmonique, rythmique, motivique et orchestrale de la composition. La structure rythmique de la pièce suit un hypnogramme spécifique d’un individu de 20 à 29 ans, qui représente cinq cycles consécutifs de 90 minutes de sommeil, totalisant 450 minutes par nuit. Un hypnogramme consiste en un graphique représentant les cycles et les étapes du sommeil en fonction du temps. Une pièce de 15 minutes a été composée suivant la macro-architecture de 450 minutes de sommeil.
Un cycle de 90 minutes de sommeil est équivalent à une section de 3 minutes de l’œuvre. Les cinq cycles du sommeil de l’hypnogramme correspondent aux sections 1 à 5 de la composition. Les six phases du sommeil, quand-à-elles, correspondent aux sous-sections A à F. Chaque cycle est composé d’une combinaison différente de ces phases du sommeil, mais le sommeil paradoxal a toujours lieu à la fin de chaque cycle et s’allonge généralement au fil de la nuit.[1]
La structure harmonique reflète les proportions ci-dessus. Un pentachorde nommé penta-X sert de base harmonique principale, représentant l’ensemble des phases du sommeil des sous-sections de chaque cycle. Cependant, la sous-section F de la composition (le sommeil paradoxal) est traitée de façon harmoniquement différente des autres à travers un rythme régulier. Afin de peindre les traits physiologiques des phases d’un cycle du sommeil, mon travail paire chaque sous-section musicale avec la manipulation d’une ou deux Unités Sémiotiques Temporelles (UST), définies comme “figures sonores dont la signification musicale s'exprime temporellement” (Hautbois). 19 UST ont été répertoriées et catégorisées en périodes délimitées et non-délimitées dans le temps en fonction de leur caractéristiques morphologiques et sémiotiques. Mon œuvre paire chaque sous-section musicale avec la manipulation d’une ou deux UST. Les sous-sections REM, quand-à-elles, contiennent une accumulation d’unités sémiotiques temporelles dans chacune des cinq reprises.
Pages - 90