Recherche avancée
Catharsis
ISMN : 979-0-2325-6380-0
- Identifiez-vous pour créer une liste
Mon idée dans Catharsis était d’illustrer musicalement une sorte de dramaturgie expiatoire, ou comment emporter l’auditeur de manière brutale dans une proposition donnée au départ qui évolue au fil de la pièce pour aboutir à un état imprévu, à une perception différente.
Pour ce faire, de multiples chemins s’offrait à moi. Une de ces pistes fut l’emploi d’instruments « augmentés » qui permet de jouer sur une dissociation des sources sonores . Celles-ci étant soit très localisées comme si toute l’ « action » se passait devant nos yeux sur la scène, soit spatialisées dans la salle. Deux pianistes et deux percussionnistes s’affrontent ainsi devant nous, à tel point que l’on finit par confondre qui fait quoi : croisements des sources, transformations des instruments en temps réel, réinjection différée, etc… forment peu à peu une texture multiple et orchestrale d’un matériau initialement fragmentaire.
L’écriture et la forme générale de l’œuvre ont été un autre de ces chemins. Inspirée des variations Diabelli, la structure se veut la répétition d’une micro-organisation sur plusieurs niveaux : partant de la cellule, présentée dès l’incipit sous forme d’interventions sporadiques qui viennent ponctuer le temps électronique, celle-ci s’agrège et se développe peu à peu en un continuum plus virtuose. Partant de là, les diverses variations sont finalement le prétexte à une évolution à plus longue échelle des paramètres musicaux (environnement harmonique, dégradation timbrique, changement de temporalité, « déformation » des instruments eux-même où les pianos deviennent percussion tandis que les membranophones s’harmonisent inversement).
Piano (2)
création le 29 juin par l'Ensemble Links (Laurent Durupt et Trami Nguyen
Pages - 86