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NTPM
ISMN : 979-0-2325-2961-5
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« NTPM »
« Notre terre poisson mort à la dérive »*
Á l’ensemble KDM, à Martin, à Miguel
Certaines de mes dernières inquiétudes : des objets hybrides qui sont disposés, dévoilés, dans un contexte de répétition complexe.
Certaines hybridations (les premiers, et, au début, les seules) sont simples, ils contiennent des notions primaires et confrontent des sons sinusoïdales (ou presque) avec des bruits de différents spectres. Autres incluent une réflexion sur la charge « historique », le poids de la connotation, « l’aura », des sons, des instruments et des concepts musicaux, scéniques, technologiques, socio-économiques. Et ces hybrides, ces objets complexes, sont composés de parties que je peux définir selon des paramètres des plus en plus hétéroclites, voir absurdes , un peu à la manière de la liste de Borges cité par Foucault dans son préface au « Les Mots et les Choses ».
Ces objets, dispositifs antirhétoriques, coexistent, ou au mieux interagissent, et comme je l'ai déjà écrit auparavant, "sont là", sont disposés, parfois dévoilés, et se soucient peu de sa place supposée dans un Tout qui les transcende et les inclut au même temps.
Dans ce cas, c’est à dire dans le cas de ce travail, ils sont à la dérive. Ils ne semblent pas bouger, ou ils se mettent en mouvement pour confirmer du même coup leur absence de destin.
Un peu au contraire de ce qui arrive dans les préludes pour piano de Debussy, le titre existe avant la pièce, et la définit, peut-être fatalement. Peut-être mes intentions étaient antérieures et la lecture du poème de Beckett qui contiens la citation qui nomme cette œuvre (elle-même une citation), les ont déclenchées.
Le contexte de sa création (le projet, le CETC et tous ceux qui sont concernés), les musiciens chargés de la créer (le magnifique ensemble KDM) font que ce projet soit motif d’émotion, de fierté et de remerciement.
*Samuel Beckett, « Les Os d’Écho et autres précipités », « Serena I », deuxième vers, fait allusion à la thèse de Thales de Milet rapportée par Aristote, selon laquelle la terre serait reposée sur l’eau, flottant immobile comme un morceaux de bois ou quelque chose de similaire.
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