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White Noise (Белый шум)
ISMN : 979-0-2325-7221-5
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En plaçant le paradigme matérialiste et rationaliste au centre de son existence, la civilisation contemporaine repousse de plus en plus vers la périphérie la sphère de la sensation irrationnelle et intuitive. Dans la vie des gens, il y a de moins en moins de place pour la religion, la philosophie et l'art. Cependant, les origines intuitives de la conscience sont toujours là et, en refusant de les éduquer, l’humanité risque de perdre le contrôle sur la face la plus profonde et la plus primitive de son essence. Le bruit blanc, comme toute autre interférence, est un effet secondaire inévitable dans un monde technologique. Le fait qu'il existe atteste que tout facteur prédéterminé a son contraire dans un facteur aléatoire, ce qui signifie que l'incorporation du hasard est aussi nécessaire que la maîtrise des lois du prédéterminé.
Au début du XXe siècle, Henri Bergson révolutionne la compréhension philosophique du temps. Au concept newtonien alors hégémonique d'un temps discret et régulier, il oppose une durée vivante et continue. Bergson affirmait que le temps n'était pas un système de calcul spatial avec des unités abstraites, mais plutôt un processus ininterrompu de devenir de la conscience, dont l'intensité change constamment en fonction de la qualité de la perception. C’est ce phénomène que reflète l’œuvre Bruit blanc. Chaque musicien interprète son matériel indépendamment du reste de l'ensemble. Les accelerando, les ritardando et l'agogique ne dépendent pas d'un système métrique discret. La totalité de ces différences et écarts : voilà ce qui constitue le vrai temps.
Clarinet
Violin
Cello
Moscow Contemporary Music Ensemble (MCME) at the All-Russian Competition of Young Composers organized by the Orpheus radio.
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