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Cinq portails pour le vent du sud
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Caractéristiques
Region
Europe
Estimated Duration
6 - 10min
Date
2007
ISMN : 979-0-2325-0320-2
In Stock
Notes sur cette pièce
Commande du Festival Archipel pour l’ensemble Vortex
Visitant le Centre Pompidou à Paris, j’ai eu l’opportunité de connaître une série de photographies de Hreinn Friðfinnsson (1943), Cinq portails pour le vent du Sud, faites en 1972 quelque part sur les côtes du sud islandais.
Il s’agit de quinze tableaux dont quatorze photographies en noir et blanc et un texte disposés en 6 modules, allant de un à quatre tableaux encadrés par des rectangles en positions successivement verticales ou horizontales.
Les quatorze images nous montrent des portails construits sur une colline qui finit sur des falaises, en variant constamment le point de vue - avec la mer ou le littoral comme fond -, la quantité (on voit seulement les cinq sur la première photographie), la distance - proche ou très lointain -, et l’angle. La huitième image fait en effet une coupure formelle, étant la seule à nous donner une perspective oblique des portails fermés tout au long de la série.
Pour cette composition, ce qui m’apparut immédiatement attirant comme métaphore de départ était l’idée de différentes perspectives d’un nombre très restreint de figures musicales projetées sur une forme discontinue. Prendre des termes à connotation synesthésique n’était qu’un commencement. L’interprétation en musique, des mots comme « distance », « illumination » et « perspective » ne sont pas, dans ce cas, en rapport avec le pouvoir évocateur de l’imaginaire acoustique lié à la formation culturelle de l’écoute et ses stéréotypes. Je les voulais ici comme déclencheurs d’une résurgence de la subjectivité. Ces « figures-portails » seraient des objets qui nous permettraient d’écouter une idée de profondeur, l’éscopique devenant haptique, l’écoute, tactile ; de sentir la distance comme une lentille acoustique qui nous permettrait de « rentrer » ou « sortir » du son, de sentir la texture, le grain d’un son simple ou la synthèse d’une figure complexe dans un halo furtif. Ces « portails-signaux »seraient des filtres qui « laisseraient passer » ou non certains types de variation, de développement ou de prolifération d’une énergie. Pour pouvoir concevoir la forme comme une figure vue de très loin et non comme un continent ; non comme une expression du matériau, ou étant en rapport dialectique avec celui-ci, sinon étant le matériau lui-même ; non comme la carte de celui-ci sinon le terrain où il se déploie. Enfin, de concevoir la forme comme réalisation d’un possible de l’acte musical qui cherche signification en se donnant contexte, transit continue du signifiant sonore.
Sur le quinzième tableau, on peut lire ceci :
« L’idée est née au printemps 1971 mais les portails ne furent pas construits avant la fin de l’été 1972. Ils sont situés dans une partie isolée de la côte sud de l’Islande. Ils furent construits pour ne s’ouvrir qu’au vent du Sud. Les photographies furent prises le jour même où les portails étaient placés : une journée maussade et pluvieuse où le vent soufflait du Nord.
Je ne les ai pas revus depuis lors ».
Cette pièce est dédiée a Pascale Mêla.
Fernando Garnero
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Commande du Festival Archipel pour l’ensemble Vortex
Visitant le Centre Pompidou à Paris, j’ai eu l’opportunité de connaître une série de photographies de Hreinn Friðfinnsson (1943), Cinq portails pour le vent du Sud, faites en 1972 quelque part sur les côtes du sud islandais.
Il s’agit de quinze tableaux dont quatorze photographies en noir et blanc et un texte disposés en 6 modules, allant de un à quatre tableaux encadrés par des rectangles en positions successivement verticales ou horizontales.
Les quatorze images nous montrent des portails construits sur une colline qui finit sur des falaises, en variant constamment le point de vue - avec la mer ou le littoral comme fond -, la quantité (on voit seulement les cinq sur la première photographie), la distance - proche ou très lointain -, et l’angle. La huitième image fait en effet une coupure formelle, étant la seule à nous donner une perspective oblique des portails fermés tout au long de la série.
Pour cette composition, ce qui m’apparut immédiatement attirant comme métaphore de départ était l’idée de différentes perspectives d’un nombre très restreint de figures musicales projetées sur une forme discontinue. Prendre des termes à connotation synesthésique n’était qu’un commencement. L’interprétation en musique, des mots comme « distance », « illumination » et « perspective » ne sont pas, dans ce cas, en rapport avec le pouvoir évocateur de l’imaginaire acoustique lié à la formation culturelle de l’écoute et ses stéréotypes. Je les voulais ici comme déclencheurs d’une résurgence de la subjectivité. Ces « figures-portails » seraient des objets qui nous permettraient d’écouter une idée de profondeur, l’éscopique devenant haptique, l’écoute, tactile ; de sentir la distance comme une lentille acoustique qui nous permettrait de « rentrer » ou « sortir » du son, de sentir la texture, le grain d’un son simple ou la synthèse d’une figure complexe dans un halo furtif. Ces « portails-signaux »seraient des filtres qui « laisseraient passer » ou non certains types de variation, de développement ou de prolifération d’une énergie. Pour pouvoir concevoir la forme comme une figure vue de très loin et non comme un continent ; non comme une expression du matériau, ou étant en rapport dialectique avec celui-ci, sinon étant le matériau lui-même ; non comme la carte de celui-ci sinon le terrain où il se déploie. Enfin, de concevoir la forme comme réalisation d’un possible de l’acte musical qui cherche signification en se donnant contexte, transit continue du signifiant sonore.
Sur le quinzième tableau, on peut lire ceci :
« L’idée est née au printemps 1971 mais les portails ne furent pas construits avant la fin de l’été 1972. Ils sont situés dans une partie isolée de la côte sud de l’Islande. Ils furent construits pour ne s’ouvrir qu’au vent du Sud. Les photographies furent prises le jour même où les portails étaient placés : une journée maussade et pluvieuse où le vent soufflait du Nord.
Je ne les ai pas revus depuis lors ».
Cette pièce est dédiée a Pascale Mêla.
Fernando Garnero
Instrumentation
Bass Clarinet|Violin|Double bass|
Recording
Laurent Bruttin - bass clarinet
Rada Hadjikostova - violin.
Jocelyne Rudagsiwa - duble bass.
Ensemble Vortex
Rada Hadjikostova - violin.
Jocelyne Rudagsiwa - duble bass.
Ensemble Vortex
Score Details
Format - A3 / Tabloid
Pages - 14
Pages - 14