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AOIR
ISMN : 979-0-2325-2223-4
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José Luis Campana
«Aoïr»
(«Sentire», « Entendre», «Hear»)
Pour Orchestre 2010
Commande du Ministère de la Culture Français
«Aoïr» signifie «entendre» dans la langue traditionnelle de la Picardie (Nord de la France) .
Les sources de cet univers «sonore et onirique» se trouvent dans une version libre d’un conte d’ l’écrivain argentin Julio Cortazar appelé «Axolotl» (Petits animaux aquatiques
qui vivent dans des lacs des montagnes mexicaines d’où ils ne sortent jamais, et qui sont renfermés dans un aquarium au Musée de Plantes à Paris).
La lecture du conte a suggérée au compositeur une multiplicité d’ images acoustiques.
Quant à l’orchestre, en grande partie, il est traité comme une énorme formation des solistes ou des regroupements des bois , ou des cuivres ou des cordes qui luttent parfois les uns contre les autres....
Cette partition est composée en cinq parties , où chacune porte une identité
bien définie à l’oreille, toute en gardant un lien entre elles, par des constellations sonores, par des formes rythmées des courbes mélodiques, par des rapports de vitesse et des violentes percés dynamiques.... Ce lien assure, selon le compositeur, l’unité de style et la continuité formel de l’ oeuvre.
Première pièce: « Les axolotls sont dans l’aquarium, il fait nuit, le musée est fermé...».
Cette première pièce demande à l’auditeur une écoute globale de la masse orchestrale, des sonorités émergent en échos, l’atmosphère est sombre et mystérieuse, d’ une accalmie apparente, comme dans un rêve profond et indéfinie, cet une musique presque sans direction précise.Les cordes graves grincent, ronronnent, se plaignent, la salle de concert «se remplie de sons».
Deuxième pièce: «Il fait jour, les axolotls se réveillent les uns après les autres, soudain, la salle s’allume, ils désespèrent sous la puissante lumière et l’oppressant limite imposé par l’aquarium...»
L’auditeur entendra des solistes de l’orchestre progressivement s’agiter, agitations qui leurs conduira au désordre général, au chaos dans lequel la panique va se répandre.
Tous les instruments jouent des formes rythmique-mélodiques violentes , ils se croissent , s’enchevêtrent et s’entrechoquent les uns contre les autres .
Un grand «tutti» général paraitrait mettre de l’ordre dans cette musique, à mode d’ un gardien du musée qui se précipite afin de calmer cette masse tumultueuse avec des maigres repas du midi .La rébellion est définitivement terminée mais, on entendra encore quelque bribes de mouvements disparaître progressivement vers la fin de cette partie.
Troisième pièce: «Chaque petit axolotl bouge en silence dans les eaux sombres de l’aquarium, se collant contre sa vitre et exposés aux passants que, insouciants
ignorent qu’une forme de vie intelligente et développée appelle au secours....».
Quelques petits axolotls pleurent à travers les trompettes , relevées par le violoncelle soliste, débouchant dans un crie d’impuissance vers la fin du mouvement en fortissimo.
Quatrième pièce: «Des axolotls «leaders» sont suivis par le reste de la troupe».
Ainsi, la clarinette avec sa voix soliste enchaine sans pause après la fin de la troisième pièce,
Certains instruments (...ou axolotls), prononcent des discours , signalent le chemin à suivre pour échapper de cette prison.
La masse se bouscule, d’autres «leaders» s’ajoutent à la clarinette : les trompettes , les flûtes, les cors , les hautbois...Cette masse des créatures vivantes s’agrandie vers une polyphonie d’environ trente cinq voix réelles , évoluant vers un grand «tutti» finale et triomphal, puis, la masse se disperse et l’auditeur entendra seulement des rappels des formes que quelques axolotls dessinent encore dans les eaux.
Cinquième pièce: « Rébellion des axolotls , ils livrent la grand bataille final pour ré-gagner leur liberté, sortir de l’aquarium et retourner dans les lacs »
Rythmes accentués des instruments graves, violents et en «fortissimo», attaques percutantes...Des solistes et des groupes de l’orchestre ( bois, cuivres, cordes ) combattent les uns contre les autres. Enfin...» une vraie» bataille des sons» pour le publique.
Les axolotls se sont enfin libérés, l’aquarium a explosé, il n’y a plus d’eau nulle part.
Ils meurent progressivement les uns après les autres dans le silence qui s’installe , restent seulement quelques instruments de l’orchestre dans un grand «rallentando» final, «quasi» une marche funèbre , lugubre, lente et obscure, dédiée à toute forme de vie intelligente, massacrée et opprimé...
L’oppresseur a triomphé une fois de plus.
José Luis Campana
«Aoïr»
(«Sentire», «Entendre», «Listen to»)
For orchestra 2010
Commissioned by Ministry of Culture from France
World-premiered in Venecia’s Biennale in 2012
«Aoïr» means «Listen to» in the traditional lange of Picardie (North of France) .
This work is composed in five mouvements. Each one of them has for the listening a very clearly defined identity but there is always a connection among the different parts, thanks to sound constellations, rhythm forms, melodic curves, speed relations, vehement dynamics…This connection creates the style and the formal continuity of the work.
The orchestra is treated sometimes like a huge group of soloists, sometime like groups of wood instruments, brass or string instruments, which fight between them.
The sources of this sound univers is the book « Axolotl » by the Argentinian writer Julio Cortazar. The reading of this book has suggested the acoustics images to the composer.
Pages - 64