Alucina (Machines et Kaléidoscopes)

Cette pièce est le fruit de l’expérience qui m’a permis d’établir une relation spéciale avec les instruments à cordes et tout particulièrement grâce à la collaboration avec Saori Furukawa et Delphine Biron. En commençant ce projet, je voulais travailler une pièce pour quatuor soliste, ensemble et temps réel, tout en recherchant un moyen de contrôle instrumental de l’électronique afin de l’intégrer au mieux avec l’écriture de la partition et aux décisions musicales du chef d’orchestre.

Cette nécessité s’est intégrée au travail d’Alejandro Olarte, acousticien colombien qui travaille dans le développement d’un instrument électroacoustique que lui-même appelle la « guitare synthé ». C’est ainsi que le projet a pris forme. Puis j’ai décidé d’intégrer une percussion soliste afin d’établir une opposition dans l’espace qui donnerait vie au timbre sonorisé en créant des ponts avec les traitements utilisés en temps réel. « Alucina », se structure à partir de l’organisation de groupes instrumentaux distribués dans l’espace ; les trajectoires du son sont établies dans des tableaux qui remémorent des kaléidoscopes. J’ai voulu souligner cette approche visuelle du son en donnant à l’électronique un rôle important dans l’organisation du temps de l’œuvre. Le travail se construit principalement par la fragmentation et la visualisation de la musique instrumentale à partir d’une recherche des qualités sonores « agressives » proches de la distorsion et le « clip »digital. J’ai voulu dans ce travail retrouver la proximité avec des musiques traditionnelles orales comme le « drum and bass », la musique de la côte pacifique Colombienne et le rock. J

e remercie vivement les musiciens de l’OLC, et spécialement l’ensemble l’Instant donné, Gilles Durot, Christelle Sery ainsi que Zsolt Nagy. De même, je suis reconnaissant envers Alejandro Olarte, le service technique, le service de production, et le CNSMD de Paris pour avoir rendu possible la réalisation de cette pièce. Alucina (Machines et Kaléidoscopes) est dédiée à Emmanuel Nunes.