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Lecture d'empreintes
ISMN : 979-0-2325-4350-5
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A l'origine de "Lecture d'empreintes", il y a l'intention de magnifier le groupe. De ce désir s'est peu à peu imposée la nécessité d'écrire moi-même le texte qui allait être chanté par le choeur . En effet, la grande majorité des textes littéraires qui nous entourent sont écrits sur le mode du "je" alors qu'il me fallait un texte s'exprimant sur le mode du "nous". Une des autres conséquences en a été, par exemple, d'exclure toute dimension soliste.
L'oeuvre alterne deux espace-temps différents. L'un évoque la présence permanente du lien qui unit les humains, en quelque sorte une vision verticale de l'humanité. L'autre évoque notre temporalité, notre être dans l'instant, l'existence perçue dans son horizontalité.
Le texte, par sa construction, ses sonorités, le travail du débit et du rythme, son rapport à la signification verbale contient des ramifications essentielles avec ma conception de l'univers musical, et constitue, en tant que tel, les fondations mêmes de la composition . Exceptée l'introduction de la pièce dont l'intention est d'habiter les deux premières syllabes du texte "En nous", j'ai eu la volonté constante de rester dans une sorte d'évidence dont l'ambition est d'unir, de manière équilibrée, conscience du mot et perception musicale.
La durée de l'oeuvre est d'une vingtaine de minutes.
" Lecture d'empreintes " est dédiée au compositeur Emmanuel Nunes.
LECTURE D'EMPREINTES
En Nous
Une même onde
Egale – Bleue – Infinie
En tout lieu - Sans âge - Parmi nous,
(Nous n’avons que très peu de temps pour être en cet instant.)
Plus loin, Plus grand, Plus vaste,
Le désir d’éprouver notre réel,
Nous n’avons que très peu de temps pour être en cet instant.
Oublier l’enfant ébloui
Par les grandeurs promises,
Nul ne parlera en notre nom.
Ignorer les voix unies en
d’inutiles litanies,
Nos voix meurent de ne pas se rencontrer.
Fuir! ce monde épris du désir
De l’image de l’amour,
Regard prisonnier du miroir de nos âmes,
Aimer pour être, Etre pour aimer,
Que serait ma voix sans les vôtres ?
Une même onde,
En Nous, nouante,
Nous lie,
Au delà des nombres
De l’espace et du temps.
En nous, vivante,
Une même onde
Emporte nos vies
Dans le vivant lointain.
Plus haute, Plus large, Immense,
La mer monte en nous,
Nos voix avancent en elle...
La peur reflue.
Au faîte de la vague,
La vérité, brève, fulgurante et sans lendemain.
La mer en nous, Nos voix en elle, Emues…
Encore, et pour toujours,
L’onde propage
La réponse faite aux êtres,
Qui les premiers, sculptèrent,
dans la fondamentale de leurs voix,
Une parole d’amour.
La mer haute en nous,
Nos voix au large en elle...
Nous n'avons que trop pleuré
Devant tant de beautés
Ensemble, à la proue, nos regards en plein vent,
Ici même, nous acceptons d’être heureux !
Nul n’en sera remercié
Une même onde…
Epouser l’éclair de son aile,
Que son vol imprime à nos voix
Des courbes nouvelles,
Amples, Profondes, Intemporelles
Debout, parmi nous, le poète
ajouta
Au début,
il n’y eut pas de commencement.
Patrice Rault
Pages - 98