La Perfection du cercle

La Perfection du cercle

La Perfection du cercle – le titre se réfère à un poème de Jorge Guillén – est une re-composition pour piano de la troisième partie du cycle Unité (2007), pour flûte et instruments invisibles. La pièce évoque un équilibre serein et imperturbable d’où émane une paix profonde et presque surhumaine.

L’interprète doit différencier clairement quatre plans sonores : un premier plan et trois plans secondaires.

Premier plan. Le plan sonore principal est intégralement généré et développé à partir d’un élément fondateur, à la fois un nombre et un symbole.

Deuxième plan – fenêtrage temporel. Chaque son de la voix principale est accompagné d’un accord – le deuxième plan sonore – qui le suit comme une aura, un halo, un clair-obscur. Ces accords sont une « fenêtre temporelle » en mouvement, suspendue entre le présent et le futur proche. Les accords-fenêtre résument les intervalles que la voix principale vient de faire entendre et anticipent l’intervalle qui va immédiatement suivre.

Troisième et quatrième plan – relecture non-linéaire. La pièce renferme un autre type de « fenêtre » sur elle-même : lorsque le premier et le deuxième plan sonore se déploient, ils sont en même temps relus de manière non-linéaire. La relecture s’effectue à une vitesse plus rapide (compression des durées) et dans deux plans sonores, le troisième et le quatrième, encore plus éloignés du plan principal. Le troisième plan est une relecture de la voix principale, entendue de loin, comme dans un souvenir ou un écho, tandis que le quatrième plan sonore représente une vision harmoniquement simplifiée du deuxième plan (le fenêtrage-temporel).

L’œuvre est dédiée à mon épouse Daniela qui l’a créée le 16 mai 2009 au Musée Würth France Erstein.

Filippo Zapponi