Light through echoing leaves, III

Synesthésie
Certains sons et certaines couleurs sont pour moi inextricablement liés, comme deux manifestations d’une même réalité.
Ce principe est naturellement inscrit dans toute ma musique et est utilisé de manière plus ou moins explicite selon les compositions.  
Mes sons-couleurs sont les suivants : ré/vert herbe clair, réb/vert un peu plus foncé mais lumineux, mi/blanc, fa/jaune-ocre, fa#/marron clair, sol/rouge, solb/rouge un peu plus foncé, la/jaune, lab/jaune un peu plus foncé mais lumineux, si/bleu très clair presque blanc.
Les nuances de couleurs peuvent varier ou évoluer selon les combinaisons des différents sons, par exemple le sib n’a pas de couleur propre, mais peut prendre des teintes vertes lorsqu’il est utilisé en association avec le ré.
Certaines combinaisons de sons sont particulièrement colorées pour moi et j’ai tendance à les privilégier.

Light through echoing leaves
Dans Light through echoing leaves j’ai utilisé de nombreuses nuances de son-couleur.
Une étendue jaune-vert bruisse et ondoie doucement; des figures rapides la traversent tels des rayons de lumière en la faisant résonner comme un milieu réverbérant qui libère des mémoires sonores insaisissables.
La deuxième partie de la pièce est une relecture non linéaire de la première, sur un plan temporel différent. Comme si les figures fluides précédentes étaient suspendues et figées dans un temps très lent.
L’ensemble de la composition semble utiliser des éléments d’un système tonal étendu, alors qu’en réalité les processus utilisés et la forme sont totalement étrangers à la musique de la période tonale ou immédiatement successive.

Versions
Light through echoing leaves existe à ce jour en trois versions. La version originale complète, d’une durée d’environ 16 minutes ; la deuxième version, d’une durée d’environ 13 minutes – c’est celle interprétée par Lorenzo Soulès à l’Arsenal de Metz en septembre 2023 – ; et la troisième version, d’une durée d’environ 8 minutes, qui ne comprend pour l’essentiel que la première partie rapide de la composition.
La première partie, jusqu’à la mesure 135, est identique dans les trois versions.
Filippo Zapponi